mardi 18 janvier 2022

carte heuristique

  La carte mentale



Je vous présente un outil simple d'une efficacité remarquable : la carte mentale. Cette outil a été développé par Tony Buzan dans les années 1990 d'après ses observations sur le fonctionnement du cerveau. Les pensées arrivent de manière irradiante, on parle alors de pensées arborescentes. Un mot apporte plusieurs idées sur lesquelles vont se raccrocher d'autres concepts. 

La carte mentale est appelée dans la littérature de multiples façons :

  • mind map,

  • carte mentale 

  • carte heuristique

  • carte cognitive.

La carte mentale est une manière de représenter le fonctionnement mental. C'est donc une représentation de la création des pensées. Il s'agit au départ de présenter, visualiser le cheminement de la pensée. En pédagogie, elle est utilisée :

  • dans la recherche d'idées,

  • l’affinage de réflexion,

  • organiser de façon logique les informations (1)



Comment fonctionne une carte mentale ?

Une carte heuristique s'organise autour d'un nœud central. Il s'agit du point de départ de la réflexion. Dans notre cas, nous placerons dans ce nœud central notre problématique, le point de souffrance. Ensuite nous allons construire une arborescence autour de ce nœud. En quelque sorte, nous allons noter les sous problématiques. Elles seront alors appelées nœuds secondaires. Ils seront reliés par un trait au nœud principal. Depuis chaque sous nœud, partent de nouvelles branches qui à leurs tours apporteront de nouveaux mots, images, idées. 


La carte mentale dans les soins.

la carte cognitive par sa simplicité vous aidera à clarifier, décortiquer un événement douloureux, une situation trop complexe. Je rappelle que comme notre cerveau conscient est vite saturable, il fonctionne par généralisation et raccourcis, perdant ainsi la notion du détail. Or, pour appréhender une méta-émotion (l'émotion représentant l'iceberg), nous allons devoir fragmenter l’Iceberg. Le cas contraire, nous pourrions nous y heurter et nous noyer fasse à l'immensité de l'évènement créant ainsi des confusions. Lors d'un décès par exemple, nous pouvons vivre une forte colère, savons nous toujours à ce moment ce qui la procure ? Notre empan cérébral ne peut pas gérer un événement tel un deuil, un accident de la circulation en présence des enfants, une séparation familiale dans son ensemble. Il va être dépassé, saturé. Une sorte de pelote de fils va donc naitre d'un tel drame. Afin de pouvoir déterminer toutes les émotions, tous les conflits biologiques d'un un tel événement, le mind mapping va nous aider. Il va nous permettre depuis ce tas de fils, de les tirer un à un afin de définir : 

  • émotions,

  • échos dans la vie,

  • sentiments,

  • les rails de conflit.

  • etc.

Prenons l'exemple du deuil d'une personne proche. 



Nous placerons donc en nœud central : le mot « deuil ». Puis nous allons faire venir les premières idées.

Plusieurs éléments vont apparaître : 

  • la mort

  • la séparation

  • le rassemblement familial

  • l'héritage

  • la souffrance des membres de la famille

Nous nous arrêterons là pour l'exemple, qui est bien sûr non exhaustif. Ces 5 points sont les nœuds secondaires. De chaque nœud secondaire, nous allons faire venir d'autres ramifications. Prenons la mort par exemple. Nous allons chercher les croyances sur l'après vie. Y-a-t il eu d'autres décès avant (échos) ? Le sens de la vie. Comment le contact avec le corps sans vie à été perçu. Quel est mon rapport au froid ? Quelle est la cause du décès ? Ai je pu lui dire au revoir ? On va drainer les émotions liées à la mort, les comportements que nous avons eu ou non, les pensées liées à celle-ci.



Apparaissent alors les nœuds tertiaires. Notre perception de l'évènement s'affine. Nous classons les fils les uns à coté des autres. Parfois les nœuds se délient tout seul par le simple fait de les avoir identifiés. Si cela ne suffit pas, l'identification du nœud peut nous amener à plusieurs actions pour traiter les problèmes. Cela va du recadrage à l'acte symbolique en passant par la prise de conscience. 




Si par exemple, je n'ai aucune croyance de la vie après la vie, il sera important d'aller chercher ce que disent les différentes religions et spiritualités. Certains de mes patients font appellent à des médiums. Si je suis très ancré dans les études scientifiques, je me renseignerai surement plus sur les phénomènes de morts imminentes et ce que soupçonnent certains scientifiques de la vie après la mort (2-3). Une autre manière d'envisager la vie après la vie est de faire vivre la mémoire de nos défunts par nos actes, dans nos cœurs, et nos souvenirs. 

En ce qui concernent les autres décès, les échos vont être forts. Bien sur que la mort d'une personne âgée est probablement plus acceptable que celle d'un enfant. Si dans l'historie de la personne, il y a le vécu d'une mort dramatique, la charge émotionnelle va être d'autant plus forte. Nous appelons cela écho ou événement programmant. Le jour de l'annonce d'un autre décès, le cerveau va rechercher tout ce qu'il a déjà vécu dans le même domaine. Il sera donc important de traiter ces échos en psychothérapie, en microkiné, en EMDR et autres. 


Lors des obsèques d'une personne, nous avons pour coutume de retracer la vie du défunt. Il est tout à fait normal, que nous nous questionnons sur le sens de notre propre vie. Si alors, une sentiment de détresse apparaît, il nous sera primordial de questionner ce qui ne fait pas sens dans notre vie et de prendre des décisions. Je ne serai que vous inviter à mettre en place de nouveaux projets qui amènerons à votre réalisation. 

Ai je pu lui dire au revoir ? Cette question est récurrente. Suivant les conditions du décès (soudaineté, distance, COVID etc), se rendre au chevet du mourant peut être impossible. Il naitra alors une série de coulabilités que nous questionnerons. Quelles ont été mes dernières paroles ? Y-a-t il une culpabilité sur des actes que je regrette ? Que ne lui ai-je pas dit ? L'un des actes symboliques que je recommande est d’écrire une lettre au défunt pour exprimer tout ce qui n'a été dit. 


Pour résumer, lors d'un événement terrassant, l'objectif de créer une mind map est de dégager les traumatismes secondaires, les émotions associées et de trouver une action de réparation, de compréhension ou de recadrage. 

Une fois que nous avons déterminé l'ensemble des émotions et des idées principales, la situation nous paraît plus claire, explicite. En soi, la vision plus harmoniser d'un événement est déjà un soin. 



La carte cognitive peut être utilisée dans bien d'autres cas. Si par exemple, vous avez le projet de monter une entreprise de macarons salés, la carte heuristique vous permettra de coucher toutes les idées, et tous les éléments nécessaires à la création de votre macaronnerie. Ensuite, il vous suffira de les classer de manière chronologique pour vous guider dans la marche à suivre du développement de votre nouvelle activité. 


La carte heuristique au-delà de l'outil pédagogique puis diagnostique, est un outil de soin. Le Dr Huba, psychologue et chercheur, a développé l’utilisation du mind mapping dans la gestion des pathologies touchant la mémoire afin de maintenir une activité cognitive stimulante (4).

Il recense les effets suivants : 

  • amélioration de la mémoire

  • aide à la planification

  • clarification de la pensée

  • aide à la décision

  • diminution de l'anxiété


La carte heuristique est donc un outil formidable par sa simplicité qui permet de clarifier les pensées de les organiser afin de mieux se comprendre et se faire comprendre. 


  1. apports pédagogiques de l'utilisation de la carte heuristique en classe, Delphine Régnard, Ela. Etudes linguistique appliquée 2010/2 (n)158) pages 215 à 222

  1. La Preuve du Paradis par le Dr. Eben Alexander

  2. Coma dépassé, Jean Jacques Charbonnier, CLC Plein Soleil, La Motte d'Aigues, 2001

  3. https://www.heuristiquement.com/2019/10/le-mind-mapping-pour-ameliorer-la-sante.html


dimanche 2 janvier 2022

le bonheur

 Le Bonheur 


Un jour, mon grand-père m'emmena en randonnée dans les montagnes des Pyrénées. Nous avions quelques kilomètres à parcourir pour arriver à la cime du mont visé. Il faisait très chaud par cette journée d'été. Alors que nous crapahutions dans les sentiers, je n'avais de cesse de répéter : « je serai vraiment heureux lorsque nous serons au sommet de cette montagne. ». Alors je râlais, que le chemin était dur, qu'il faisait chaud et que j'étais tellement pressé d'arriver au panorama final. Mon grand-père, lui ne disait rien, il était comme absorbé par je ne sais quoi. Une fois arrivés en haut, j’étais épuisé, assoiffé et affamé. Je regardai à peine le spectacle de la nature et me rua sur mes besoins primaires. Mon grand-père resta impassible. Au bout de cinq minutes, je lui demandai de repartir car des sommets de montagne... ce n'était pas le premier, j'en avais vu d'autres et finalement ils se ressemblent tous. On voit toujours la vallée en bas et d'autres cimes en face, des arbres un peu partout et une rivière en contre bas. « Allez papy, il faut redescendre, j'aimerai pouvoir voir les copains en rentrant. En plus de cela, tu n'es même pas présent papy !!! . Il me sourit et me dit : « ainsi tu n'as rien vu du beau, du bon, du bien pendant toutes ces heures...Tu as passé ton temps à te plaindre et à imaginer qu'une fois en haut tu serais heureux. Et même au sommet, tu es déjà en train de projeter une activité future hypothétique qui te rendra heureux... En réalité c'est toi qui n'étais pas présent mon petit. Moi j'étais présent dans la moindre pierre, la moindre fleur, la plus minuscule variation de lumière. J'étais présent avec toutes les personnes que nous avons croisées, j'ai vu toutes les plus petites marmottes dissimulées, les lézards qui se déplaçaient et les serpents qui rampaient. J'étais présent dans toutes mes foulées qui m'ont amené au sommet. Alors au sommet, je peux savourer pleinement une vue que je connais car tu as raison, toutes les vues se ressemblent, mais chaque ascension est différente. Pour cela il faut être présent sur le trajet pas uniquement attendre que le bonheur arrivera plus tard... » Sur le coup j'avoue,  je n'ai pas compris. Il m'a fallu attendre une vingtaine d'années pour commencer à comprendre l'essence de ce qu'il m'avait dit. Voici comment l'initiation au Bonheur a commencé pour moi. 



J'aimerai qu'on se pose un peu la question du Bonheur... C'est vrai quoi, ça à l'air d'être le but ultime de notre vie. Tout le monde le cherche et peu ont l'air de le trouver. Sa poursuite ressemble à la quête du Graal, à la traque d'une chimère perdue... 

En réalité, beaucoup de personnes s'expriment ainsi : «  je serai réellement heureux quand j'aurai eu ma promotion », « j'ai hâte d'avoir ma nouvelle voiture » et « je serai vraiment libre quand j'aurai remboursé ma maison ». Si nous nous analysons un peu, nous pensons toujours qu'il viendra plus tard. Plus que cela, sachons nous vraiment qu'est ce que nous attendons réellement ? Comment définissez-vous votre bonheur ? Quelle image vient à vous à l’énoncé de ce mot ? 



Je m'amuse toujours de me dire que l'on cherche un truc mais, en réalité, on ne sait même pas quoi... 


Bon reprenons, Harari s’émerveille dans son ouvrage sur le fait qu'en réalité bien que nous avons gagné en confort matériel, un banquier de classe moyenne n'est finalement pas plus heureux qu'un paysan moyen du Moyen-Age. En effet, le paysan du Moyen-Age ne peut imaginer le confort de l'homme moderne. En revanche, si nous commençons à nous représenter avec un seul vêtement, pas de douche tous les jours, cela nous ferait assurément bader... Lui, en revanche, ne peut se faire une image mentale d'un I-phone, d'une tablette et autre. 

D'ailleurs, avez vous remarqué que l'attente ou l'absence de l'objet sur quoi nous portons notre bonheur nous rend au contraire malheureux. 


Le Bonheur alors c'est quoi ? 

Étymologiquement, le mot bonheur vient de deux mots « bonum », signifiant bon, positif et « augurum » désignant le fait du hasard, de la chance. Pour beaucoup, le bonheur est fortuit, venant  de l'extérieur et ne pouvant être contrôler. 

Le Bonheur dans les définitions classiques est un « état de profonde satisfaction durable dans le temps ». Il ne s'agit pas d'une brève sensation de joie. Une joie intense, ce n'est pas le bonheur. D'ailleurs, nous pouvons être heureux sans euphorie. Le bonheur n'est pas une émotion, c'est un état global. Opium du sapiens, il est souvent considéré comme la valeur ultime recherchée par l'humain. La représentation du bonheur semble entretenir un lien étroit dans notre société moderne avec le fait de satisfaire tous nos désirs. Pour ma part, j'y mettrai un bémol. En effet, que ce soit lors d'un moment fortuit en pleine nature, où l'on s'abandonne à la contemplation, et l'on ressent un bonheur intense, ou bien les bouddhistes qui accèdent au bonheur par le renoncement, nous percevons ici qu'il ne semble pas y avoir un satisfaction d'un désir. De plus, le désir, assouvi ou non, entraîne plusieurs conséquences : insatisfaction sans fin, frustration, etc. Cela ne semble pas gage du bonheur.  

Si le bonheur est un état d'accomplissement durable, nous pouvons nous demander alors qu'est-ce qui nous amène à cet état. Alors l'un me dira : « un jour j'ai été heureux car j'ai fait cela ». Et il a recommencé mais il ne s'est pas senti heureux la seconde fois. Beaucoup de personnes perpétuent les même activités car dans le passé cela les avaient rendu heureux. Cependant, ils n'arrivent jamais à retrouver cet état. Cela crée frustration et colère. Définir ce qui nous rend heureux reviendrait à vouloir compter une par une les étoiles de la Voie Lactée. La quête semble impossible si nous voulons chercher une cause par l'extérieur. En revanche, on s'aperçoit qu'il arrive parfois sans effort, mais peut-être pas de manière fortuite. Il semble qu'il y a corrélation entre influence extérieure c'est à dire l'environnement et état interne. Nous avons sûrement des prédispositions intra-personnelles à rentrer en état de bonheur. Et cette idée me rend joyeux. Car en effet, les définitions classiques laissent penser que le bonheur est une quête hasardeuse parfois utopique, et surtout aléatoire dont l'individu n'a pas le contrôle, car il s'agirait d'un truc magique qui vous tombe dessus. En réalité, la Vérité est probablement différente, notre libre arbitre et l’entraînement permettent sûrement d'améliorer notre sensibilité au Bonheur. N'avez-vous jamais eu ces moments de félicité où dehors une apparence de chaos règne, mais vous éprouvez une joie intense ? Tout le monde s'engueule mais vous avez un sourire rempli d'amour ?  

Ainsi, pour finir ce pas-sage, je m’arrêterai sur la vision d'Aristote pour qui toute action et tout choix concourent vers le bien. Le bien n'est pas quelque chose que nous trouvons à l’extérieur mais bien en soi-même, dans sa propre activité. Atteindre ce bien nécessite un effort, une action et surtout un travail sur soi, mais aussi de la contemplation. Il nous rappelle que la voie du bonheur est un effort, une action mais aussi un temps de pause de satisfaction. Ce n'est ni une attente prolongée, ni une course effrénée. Il semblerait plus que le bonheur soit un savant mélange, un équilibre fragile ou plusieurs facteurs sont alignés.  






D'un point de vue social, 


Au fur et à mesure des décennies, s'est vu ce dessiner un archétype d'un bonheur près à être consommé. Dans cette société normalisée on nous présente une vision du Bonheur sous standard, uniforme pour tous et conditionné par une norme. Ainsi, si vous allumez votre télévision, vous associez la vision de cette jolie voiture bleue à une famille heureuse. Votre cerveau est assuré que s'il possède ce véhicule, il sera forcément heureux. Depuis plus d'un siècle, on nous vend l'illusion du bonheur en barre. En réalité, ils nous vendent un sentiment misérable du manque de la possessions d'objet. Alors, on imagine que l'acquisition des biens nous rendra heureux. Mais en réalité, combien de temps cela dure ? Les publicitaires se sont rendus responsables de notre Bonheur. Une pensée uniformisée, conditionnée a fini par fixer les règles sociétales du bonheur. Pour être heureux, il faut qu'à : 

  • 25 ans, tu sois diplômé avec un CDI
  • 26 ans, tu sois certain d'avoir rencontré la femme de ta vie
  • 27 ans, tu ais acheté un bien immobilier
  • 28 ans le break, 29 le labrador et 30 ans le premier bébé. 

Et entre temps, je ne parle pas de l'achat du smartphone de l'aspirateur I-tech, de la paire de running à la mode, partir en vacances à l'autre bout du monde. Mais finalement, sommes-nous alors plus heureux que nos aïeux qui travaillaient 65 heures par semaine et qui ne voyageaient pas à plus 30km de chez eux ? Personnellement, je n'en suis pas si certain. A force de courir après toujours plus, ne nous sommes nous pas déconnectés de l'essentiel ? Dans un monde toujours plus numérisé, ne finissons nous pas par être déconnectés de nos sens ? Nos ancêtres hommes des cavernes, vivaient grâce à la perception de leurs cinq sens, dans l'instant présent. Notre perception du monde réel s'est cruellement appauvrit, et notre bonheur est devenu très éloigné de nos besoins existentiels.  Cela crée des crises de conscience. Si des mouvements simples comme la pleine conscience se développent de plus en plus, c'est uniquement pour nous remettre dans le réel. En effet, les grosses industries nous coupent de ce réel, nous coupent de nos sens. Nous n'avons plus besoin de traquer, ou d'élever l'animal que nous voulons manger pendant des heures. Non, nous allons directement au supermarché acheter un truc qui ressemble à du jambon parmi de millier d'autres trucs qui ressemblent à du jambon. Et quoi que nous choisissions, il est fort probable que le truc qui n'est pas du jambon soit englouti devant une série Netflix qui n'a pas plus de goût, ni de saveur que notre fade assiette. Nous en finissons par donner le salut de notre bonheur à la masse des publicitaires et des plates-formes de streaming qui nous fournissent des émotions par procuration toutes prémâchées. Mieux encore, est la firme Apple qui nous crée des besoins. Si un besoin n'est pas accompli, alors nous sommes dans le manque, l’insécurité et la peur. Apple réussi l'exploit de renverser la stratégie de l'offre et de la demande. Une entreprise, normalement, répond à une demande des clients. Les clients veulent un produit alors l'entreprise le fabrique. Apple a su faire l'inverse ; c'est l'entreprise qui crée un produit chez les individus qui n'en avaient pas besoin et a su l'imposer dans le mode de vie des populations rendant cet objet indispensable. Cela a été le cas avec l'arrivée en 2007 de l'Iphone. Aujourd'hui nous pouvons nous interroger sur nos existences sans smartphone ?





 Ce principe appelé filière inversée, de Galbraith nous coupe progressivement de ce qui pourrait nous rendre heureux pour rentrer dans une norme standardisée par la loi du marché. Ainsi le Bonheur est devenu affaire de fric et de consommation.  Nous le voyons bien avec les campagnes de marketing. Si l'achat du nouveau smartphone nous remplirait de bonheur, nous ne voudrions pas en racheter un, quelques temps plus tard. Les lobbyings de la publicité nous ont vendu du rêve, nous influençant à penser que le bonheur est la recherche de la satisfaction nos désirs. Ainsi, depuis des années on nous vend le bonheur dans l'illusion que la nouvelle voiture de telle marque ou l'achat de tel truc nous rendra heureux.... On finit par déterminer officiellement l'état de bonheur d'un pays par son le PIB (produit intérieur brut) et non par son BNB (Bonheur national brut). La France passe de la 10 ème place au PIB à la 24 ème place pour le BNB. Car une foi un désir assouvi, il nous reste que la désolation, nous poussant encore plus à vouloir ce que l'on n'a pas. Nous courrons alors tel un rat dans sa roue pour obtenir toujours plus de dopamine. Cependant la dopamine rend heureux à entendre sur la notion de plaisir. Le plaisir est une sensation LIMITEE et PONCTUELLE. Ainsi, que nous gagnions 12000 euros par an ou 50 000 euros, cela ne semble pas un gage de bonheur. 

Je ne parlerai même pas de toutes ses écoles et formations de développement personnel et vendeur de bien être à la mode en ce moment. Il est ainsi dire impossible d'avoir une recette magique du bonheur qui arriverait en plus par l’extérieur. Le bonheur n'est pas stéréotypé !!! 



D'un point de vue biochimique :


Pour les biologistes, les mécanismes émotionnels sont régis par l'influence de neurohormones et de neurorécepteurs façonnés au cours de l'évolution. Comme pour tout état émotionnel, le bonheur n'échappe pas à la règle. Pour eux, il est l'équilibrage de quantité de ces petites molécules à l'intérieur de l’organisme. Le bonheur n'est alors pas la conséquence d'un gros salaire, d'une belle maison ou d'un mariage parfait, mais la résultante d'interactions complexes de synapses, neuropeptides et diverses autres molécules. Gagner au loto, trouver l'amour ne déclenchera au mieux qu'une réponse sur la voie dopaminergique et vous donnera la notion d'un bonheur éphémère. Mais très vite, les nouvelles habitudes reprennent le dessus et ainsi l'équilibre biochimique revient à l'état d'avant, même avec un beau Yacht, une Ferrari et un château.

Ici encore, il faudra distinguer les mécanismes biochimiques cérébraux du bonheur et du plaisir. Comme nous l'avons déjà aborder le bonheur et le plaisir sont deux éléments distincts et de facto, ils possèdent deux physiologies différentes. Le plaisir utilise la voie de la récompense. Il procure un état de satisfaction peu durable. La voie de la récompense passe par le système dopaminergique dont l'acteur principal est une petite région du cerveau appelée aire ventro-tégumentaire (AVT). Une fois stimulée, l'AVT libère quantité de dopamine dans le corps nous amenant une sensation d'apaisement.

Le bonheur lui est régi par la sérotonine et l'ocytocine. La sérotonine représente 1% de l'ensemble des neurotransmetteurs et pourtant joue un rôle primordial dans la survie de l'individu. En effet, ce neurotransmetteur favorise le bonheur. Elle est associée à la gestion des humeurs. La sérotonine est un antagoniste à la dopamine - la dopamine qui est le neurotransmetteur du circuit de la récompense et de la prise de risque. C'est d'ailleurs amusant de nous dire que d'un point de vue neurologique, il faut inhiber le système de récompense pour être heureux. Alors de fait, plus nous stimulons le système de récompense plus nous nous risquons à la frustration, et au malheur. La diminution du taux de sérotonine semble augmenter l'agressivité... ou bien c'est l'inverse, on ne sait toujours pas qui de la poule ou de l’œuf était là en premier. Si le stress diminue la sécrétion de sérotonine, il semble que l'environnement peut l'influencer autant, comme par exemple l'exposition prolongée à des pesticides, le manque de lumière.

L’ocytocine est souvent appelée hormone du bonheur ou de l'attachement. Elle est sécrétée par l'hypothalamus et la neurohypophyse. Cette hormone participe grandement à l'accouchement, la délivrance du placenta ainsi qu'à la lactation. De récentes hypothèses tendent à laisser penser que cette hormone participe à l'état de bonheur. Elle est aussi stimulée lors des contact rapprochés, de liens sociaux durables et de l'orgasme. 


D'un point de vue biochimie, le Bonheur est déterminé par le taux des neurotransmetteurs comme l'ocytocine et la sérotonine dans notre organisme. Comme toutes protéines, elles sont issues de notre information génétique contenu dans l'ADN. Ainsi certains pensent que notre bonheur est génétiquement pré-programmé par nos gènes à un certain niveau. Il paraît tout à fait logique que les neurohormones, comme toutes les hormones soient régies par la loi d'homéostasie. L'homéostasie est le maintien de l'équilibre des fonctions biologiques. Il paraît logique donc d'avoir un niveau d'émotion relativement constant. 

Cependant, l'idée d'une programmation génétique propre au vivant d'un bonheur est d'un niveau relativement constant et homogène semble intéressant dans une logique de survie de l'individu ou de l'espèce. En effet, imaginez une gazelle dans un état de béatitude et de contemplation constante. Elle ne serait alors pas alerte vis à vis des dangers environnants ou sur la nécessité de se nourrir ou de se reproduire. Elle se mettrait tôt ou tard en danger. Imaginez maintenant un panda dépressif au bord du suicide, quelle envie aura-t-il de se reproduire. C'est d'ailleurs amusant d'apprendre que pendant le confinement des pandas au Japon se sont accouplés de manière naturelle dans un zoo vide. Loin de moi l'idée de penser que les ursidés soient pudiques, mais sûrement que la présence et le va et vient de nombreux touristes les stressent. Il semble donc dans une logique bio-logique, que s'accompagnent à la fois de récompense et de sensation de plaisir afin que les adultes se reproduisent mais que cela ne durent pas trop longtemps pour lui donner l'envie de recommencer. Si l'homme pouvait être en état d'orgasme permanent il n'aurait sûrement pas l'envie de retourner vers sa femme. Ainsi certains chercheurs comparent notre système biologique à un système d'air conditionné avec un thermostat toujours à peu près stable. Il y a une variation entre individus avec un écart type de déclenchement variant par exemple de plus ou moins 5 degrés à +/- 0,5 et une température moyenne différente, pour certains à 15, d'autre à 25°C. Un fort événement de vie va donc faire varier la température dans un premier temps. Et en fonction de notre système d'air conditionné on reviendra tôt ou tard à notre température de base. C'est ainsi que certains sont naturellement plus joyeux avec un thermostat haut, d'autre moins expressif avec un retour rapide à la température moyenne, etc. 



L'idée de la détermination génétique de notre bonheur paraît fataliste. Dieu merci, cette idéologie ne prend pas en compte l’épigénétique car sinon nous serions dès la naissance prédisposés à être soit heureux, soit malheureux sans changement possible. Il n'en reste pas moins que l'exposition au stress d'un fœtus va pré-programmer le futur enfant à cette sensibilité là. Nous avons déjà observé que les croyances et la perception de notre environnement favorisent ou inhibent l'expression de nos gènes. Ne soyons donc pas pessimiste. 


D'une point de vie psychologique : 


Comme nous l'avons déjà vu, il ne semble pas que l'argent, la belle maison ou une jolie femme fassent le Bonheur de l'Homme. Les psychologues, après s'être interrogés sur les causes du malheur ont fini par se demander les raisons du Bonheur. Ainsi, certains ont voulu faire des matérialisations du Bonheur. Pour Abraham Maslow, il tient dans une pyramide (1940). Pour être accompli, c'est à dire pleinement heureux, il faut que les besoins « inférieurs » soient satisfaits. Le Bonheur passe par plusieurs niveaux comme :

  • avoir assouvi les besoins physiologiques (respiration, alimentation, sexualité etc.)
  • les besoins de sécurité (environnement stable, sans crise), 
  • les besoins d'appartenance (être entouré par les gens que l'on aime), 
  • les besoins d'estime de soi (et que ce soit perçu comme réciproque).
  • Et enfin le besoin de réalisation (que cela fasse sens). 


De même que la théorisation du bonheur par Carl Roger, la pyramide de Maslow s'inscrit dans une approche eudémonique.- la recherche du bonheur est considérée comme objectif suprême de Vie. L'approche eudémonique est basée sur le postulat que l'individu se sent heureux s'il connaît une croissance personnelle et qu'il a le sentiment d'avoir des buts dans son existence. En réalité, cela ne semble pas aussi simple. N'avez vous pas réalisé la même activité deux jours de suite avec le même entourage et que finalement la perception de votre bonheur fut diamétralement opposé ? La notion de bonheur n'est donc pas si simple à définir et à comprendre que cela. Il faut aussi prendre en compte l'état interne de la personne, l'état physique et émotionnel. 

La vision la plus globale que j'eusse pu trouver est sûrement celle de Martin Seligman, psychologue, qui défini l'accès au bonheur par trois conditions sine qua non : 

  • une vie plaisante, à l'écoute de ses besoins physiologiques en diminuant les expériences douloureuses et en maximisant les facteurs positifs, pour chercher la satisfaction des plaisirs. Il s'agit ici de la vision hédonique.
  • Une vie significative en participant à des activités qui dépasse la personne et le bien commun : famille, quartier, etc.
  • une vie engagée dans une cause transcendantale, quelque chose qui nous anime dans tout notre être. 


De plus une récente étude à montrée que les gens les plus heureux sont ceux qui tissent de meilleurs liens sociaux, loin devant un compte en banque bien rempli. Quand nous parlons de contact sociaux, je veux dire de vrai contact, où nous pouvons nous toucher, nous embrasser, nous prendre dans les bras. Je ne parle pas ici de nombre de followers ou d'amis virtuels qui eux stimulent le système dopaminergique. Cette étude fut réalisée par le Harvard medical school, l'étude la plus longue jamais menée. En effet, elle prend en compte un panel de 724 individu sur 75 ans. Les conclusions montrent que ce qui prime dans le bonheur est la relation sociale, loin devant le confort matériel. Cependant, il faudrait probablement étudier la qualité du lien. Le lien n'est pas le même entre deux collègues de travail qui convoitent le même poste, que deux amis de bistrot, qu'encore deux compagnons de cordée dont la vie de l'un dépend de celle de l'autre. Plus la relation est intriquée, plus les individus ont un but commun, une interdépendance quasi vitale, plus le rapport de confiance sera fort. Il semblerait alors nécessaire d'étudier dans la relation ce qui est garant du bonheur. La qualité de la relation est prépondérante à la quantité, ce qui signifie aussi avoir quelqu'un sur qui l'on peut compter. (et non compter les nombres de personne qu'on peut avoir).


Enfin, le prix Nobel d'économie Kahneman, en menant des enquêtes, tire la conclusion que ce n'est pas toujours l'activité que nous réalisons qui nous rend heureux mais le sens que nous y mettons et le plaisir que nous en tirons. Il prend l'exemple des parents. Les parents peuvent vivre à merveille leurs rôles ou bien le subir. Ainsi nous avons des parents qui perçoivent leurs parentalités comme les super-héros mus d'une mission de faire évoluer l'espèce humaine ou alors les esclaves de leurs progénitures ingrates. En réalité, tous vont exécuter les mêmes tâches (biberons couches ...), vivre dans un même milieu (en couple), ce n'est que le sens qu'ils y mettent qui change le ressenti. Le bonheur semble alors venir du fait que nous ayons des liens sociaux solides, et que nous œuvrons pour une cause, un sens plus grand que soi. La perception et la motivation qui animent semblent être l'un des facteurs récurrents. Je ne saurai vous renvoyer sur les échelles de bulshit jobs, qui nous montrent bien que pour avoir un travail satisfaisant, le sens que l'on y met, est prépondérant, au delà de la fiche de paie.  




Alors ,on rigole en fait quand on s’aperçoit que notre société tourne de plus en plus en plus vers l'égocentrisme, l'individualiste, coupée de sa nature et de lien social. La quête de sens et de lien deviennent de plus en plus déraisonnés par ces prêt-à-penser créés et entretenus par le songe onirique gafamien.  Les GAFAM sont devenus notre libre abrite et la prison dans lesquels nous cherchons un bonheur fictif numérique. Ainsi nous n'avons pas évolués tant que ça dans nos croyances. Les GAFAM nous annoncent un paradis numérique quand le curé annonce un paradis divin, si nous suivons leurs bonnes conduites. Nous sommes tenus par l'idéalisation, les canons de vie pré-conditionnées. Par les algorithmes, ils entretiennent nos croyances, nos rêves et nos pensées. Telle la cavernes de Platon, il nous agitent leurs marionnettes tantôt pour nous faire peur ou tantôt pour nous faire consommer. Le prêt à consommer proposé nous entretient dans une illusion du bonheur, chimère eudonienne, de satisfaction sur satisfaction épuisantes. L'idée va plus loin pour stimuler encore notre système dopaminergique, nous sommes  harcelés par les notifications. Avec les bracelets électroniques, notre temps de présence est sous liberté conditionnelle de nos montres vibrantes. La norme est standardisée, le rêve est mondialisé Pour reprendre l'exemple d'Harari, un jeune homme dans un village de 50 hommes devait se trouver canons en comparaison aux autre plus vieillissant que lui. De nos jours ce jeune homme aura accès à près de 3 milliards d'autres congénères pour se comparer, dont des sportifs de hauts niveaux, des stars de cinéma. Bien sûr qu'il trouvera mieux que lui dans certains domaines, toujours ! Et on s'étonne que nos jeunes partent dans des réalités imaginaires où ils sont les rois du monde...  Il est dans le sens que nous mettons aux choses à la forces des liens.


D'un point de vue spirituel : 


En réalité pour Satchidananda, le Bonheur est la paix. Vous ne pouvez pas être heureux si vous n'avez pas la Paix. Si vous n'avez pas la Paix vous n'avez rien. Alors, la Paix n'est pas une notion géopolitique. La Paix est l'instant où nous sommes alignés avec nous même. Présent et en osmose avec nous même. La Paix est le moment où nous sommes un avec nous et notre environnement. La paix n'est pas l'illusion d'une joie une fois rassasiée par l'achat compulsif d'un bien consumériste. Il nous recommande ainsi de nous retourner, de nous tourner vers la source du bonheur, à l'intérieur. Lorsque nous l'avons trouvé pourquoi courrions nous encore vers l'extérieur ? Courir après les choses nous apporte de la souffrance, ce n'est pas le bonheur. Alors que faire ? Faire demi-tour, et commencer un long chemin vers la Source, vers soi-même et vers la Vie. Très souvent nous conditionnons notre bonheur, nous sommes heureux à condition de... Depuis enfant on nous a conditionné à ce que notre Bonheur vient de l’extérieur. Ainsi nous sommes heureux si nos possédons, nous réussissons, nous atteignons un objectif, d’être respecté, convoité. Tout notre esprit depuis notre enfance conditionne les facteurs du bonheur par une quête extérieure. Nous mettons notre joie sous cloche. Alors que notre bonheur est déjà là, dissimulé par les voiles des conditionnements. Nous avons alors « juste » à les lever, à s’entraîner pour sentir cette joie inconditionnelle. Nous pouvons tourner notre esprit afin de faire tomber les conditions. 


Pour la culture bouddhiste, le bonheur passe par le renoncement à la possession tant matérielle que de relation. Il passe par l'impermanence, rien n'est fixe, tout évolue. Si je m'attache à une vision de moi, ou à des événements du passé alors je risque d'être extrêmement malheureux. Matthieu Ricard nous rappelle que si le bonheur authentique était une succession interminable de sensations plaisantes, pour lui cela nous amènerait à l'épuisement. Il s'agit pour lui aussi d'une direction dans l'existence et en vue d'un sentiment de plénitude. Le bonheur ne peut être égoïste. L’égoïsme nous rend misérable et autodétruira notre bonheur car nous ne sommes pas des entités indépendantes. Notre bonheur ou notre souffrance sont en interdépendance avec celui des autres. Un bonheur authentique recouvre un ensemble de qualités qui recoupent une manière d'être. Cette manière d'être se caractérise par une juste vision de la réalité, la compassion et l'amour altruiste. Une manière d'être s'apprend et se construit. Le Bonheur vient d'un entraînement, qui se construit par un ensemble d’exercices que l'on répète, c'est un chemin de transformation. L'amour altruiste est la plus positive des émotions et la plus belle des motivations. Il nous ouvre les perceptives de solutionner nos souffrances et nous apportent les liens sociaux. 


L'alchimie nous invite à cette quête du bonheur, la pierre philosophale, avec un œil légèrement différemment. Comme la tradition Toltèque ou amérindienne, voire celle du bouddhisme et des enseignements de Lao Tseu, la recherche du bonheur est un chemin de transformation, de transmutation. La transmutation est un changement de nature, une transformation totale. Autrement dit dans ton initiation, sois prêt à lâcher tout ce que tu pense savoir, avoir et être. L'alchimiste nous propose de transmuter notre plomb en or. En hors de quoi ? C'est toute la question. Pour cela, l'alchimiste réalise une série d'expériences qui permet de faire effondrer les voiles. En passant par sept états différents, nous atteindrons un voile de pureté, la lumière. Emaho parle d'être transparent à la vie, quand les bouddhiste disent d'atteindre l'état d'éveil. Eckhart Tolle parle de dissolution de l'Ego (ca sent le prochain article). Toutes ces cultures nous invitent à nous décentrer de notre mental qui est chronologique, c'est à dire qu'il répond à la logique du temps pour rentrer dans le cœur, qui est intemporel. En un mot tout est dit. Le bonheur, être à la bonne heure, au bon moment, là,présent. Le bonheur est le moment présent. On peut d'ailleurs facilement savoir si on est en tête ou en cœur. En tête dans le mental, nous sommes dans le temps qui s'écoule, « que vais je faire dans deux heures, » « c'est long de lire cet article ». Dans le cœur, vous êtes dans l'instantané. D'ailleurs, quand vous sentez le bonheur arriver en vous et vous vous demandez comment vous avez fait, c'est trop tard, le bonheur est parti, vous êtes revenu dans la tête. Buresnteinas nous décrit le Bonheur comme répondant à trois conditions : immobile, silencieux et aligné.  Le pas-sage est entre l'écoulement du temps et l'éternité. Ce passage se fait sous ces trois conditions : immobile, silencieux et aligné. C'est pas long l'éternité. L'éternité c'est le temps qui ne s'écoule plus. L'éternité du moment présent, c'est cela le bonheur. Tout est immobile, silencieux et aligné. Tout est à sa place et vous aussi. A la seconde où vous vous demandez pourquoi, le temps redémarre et le mental revient. Le bonheur pour Burensteinas est un effet sans cause. Dans notre monde de cause à effet, cela peut sembler surprenant. Pourtant, très souvent nous ne savons pas pourquoi, ni comment ni la cause même de notre Bonheur. Il arrive ainsi et d'ailleurs, si on en cherche une cause, il disparaît. Il s'agit de contempler, ouvrir le temple. Je me pose à un endroit, je ne fait rien et je ne m'ennuie pas. Celui qui s'ennuie est en lui. Là, on est entre les deux ni en moi ni dehors. Je suis aligné, silencieux et immobile. 




Pour ma part, si je dois définir le Bonheur, je le caractériserai comme un état de présence intense à l'instant présent alors que je suis aligné avec un grand Tout œuvrant pour un Art plus grand que moi.  Il n'y a pas de recette magique, seulement quelques indicateurs pour savoir si je suis dans le bon cheminement. 

Comme référentiel nous citerons :

  • la Gratitude et la Reconnaissance de ce que nous vivons.
  • La Joie, prendre le temps de remercier la Vie, prendre conscience de la richesse de la Nature.
  • l'Amour : La voie se caractérise par l'action du Cœur. Il s'agit d'une boussole. Je sais que je tends vers le bonheur quand mes pas sont guidés par mon cœur, l'amour altruiste et la compassion. Mes actions trouverons un Sens. 
  • La pleine conscience : nous resterons dans l'instant présent et nous célébrerons nos petites victoires, nos joies quotidiennes. Nous apprécions les petit plaisirs éphémères.
  • Positivisme. Nous cultivons la perceptions optimistes de chaque tableau de notre vie. 


Pour conclure, le bonheur est un état personnel, qui ne dépend que de soi. Il est durable si il est réactualisé. J'en veux pour exemple les enfants, qui nagent dans le bonheur, il jouent ils crient, ils rigolent tout le temps. Surtout, ils s'émerveillent à chaque instant d'une curiosité insatiable sans jugement de leurs environnements. Il semble ainsi que nous puissions définir le bonheur comme la curiosité de se vivre à l'instant présent, à la bonne heure, à aiguiser nos yeux de voir la bonne heure, bonne chance que nous offre nos vies à chaque instant. Le bonheur pour m'a part s’apparente, à la réalisation de projet, d'objectif personnel, où l'activité qui m'y amène me procure du plaisir et me fait vivre dans l'instant présent en l'absence de jugement. Le bonheur ne passe sûrement pas par l’assouvissement d'un plaisir immédiat qui créera du manque instantanément ensuite. La voie du Bonheur est sûrement plus difficile que cela. Elle passe par des moments d'errance, de doutes, de chagrins, de deuils. La voie du bonheur est en quelque sorte une purification de nos voiles, une destruction de l'Ego. Comme en alchimie, il faudra enlever les 7 voiles pour être lumière. Lumière, Amour et Bonheur ne sont finalement qu'un. Il n'y a donc pas de recette mais uniquement des points de départ initiatiques où chacun devra trouver la voie. 

 


Le prochaine article sera sur l'amour Altruiste ou sur l'égo. `

 

la lecture biologique

La lecture Biologique 
Alias
La Nouvelle Médecine Germanique.
La lecture biologique est une :
  • Articulation Logiqueentre le symptôme (ou la maladie) et un ressenti.
  • Articulation Bio-logiquecar pour un même ressenti ce sera toujours le même symptôme, le même organe qui sera concerné que nous soyons humains ou une autre espèce animale. En fonction, du ressenti, l’organisme va exalter la fonction de l’organe correspondant. 
  • La maladie devient donc une réponse appropriée de l'organisme pour s'adapter à un sur stress, un choc externe. Elle s'inscrit dans le cadre de la survie de l'espèce. Elle est donc un programme biologique de survie commun à tous les organismes vivants. On appelle cela un invariant biologique. 
Selon Hamer, ce programme biologique se serait engrammé tout au long de l'évolution et se serait mis en route en dehors de toute intervention de la conscience.
Par exemple, l'un des tous premiers programmes de survie est la prolifération cellulaire que l'on retrouve pour les bactéries.

Il aura fallu 30 années de recherches au Dr Hamer pour élaborer ce système de croyances permettant de pouvoir mieux comprendre l'apparition d'une pathologie ou d'un comportement.
Ryke Geerd Hamer était un médecin allemand né en 1937 et mort en 2017.
En 1978, suite à la perte brutale de son fils, il déclara un cancer du testicule et sa femme un cancer des ovaires.

Cet évènement et la déclaration concomitante de leur maladie fût le déclenchement d'une longue période de recherche pour ce médecin en quête de compréhension.
Il exerça par la suite dans différents services où il mena de nombreux interrogatoires pour façonner un système rationnel de cause à effet entre les liens psycho-émotionnel, la perception de l'environnement, l’inconscient et la maladie.
Ses travaux sont basés sur la phylogenèse, l'embryologie, l'ontologie, et l’étiologie animal et l’observation para-clinique.
Les maladies ne sont donc plus liées au hasard ou au « pas de bol » mais répondent à un besoin inconscient. Il n'y a plus de fatalité !


Théorie :
Selon Dr Hamer chaque maladie suit la même logique, le même cheminement.

Toute maladie commence par un Dirk Hamer Syndrome ou DHS

DHS :
C'est un choc extrêmement brutal violent, un conflit aigu, dramatique qui prend l'individu à contrepied. Ce choc est vécu dans l'isolement et est perçu par le patient comme le plus grave qu'il n'ait jamais connu. Il ne peut ni attaquer ni fuir : on parle d'inhibition de l’action. La personne est foudroyée.

Au moment du choc (du DHS), le ressenti :
  1. Est enregistré par l’inconscient. 
Par la suite, l’inconscient reconnaîtra des détails de cette image qui le ramèneront dans le DHS et cela même des années après, c’est le rail de conflit.
  1. Détermine la localisation dans l'organe et le programme archaïque de survie mis en place.

  1. Le rail de conflit :
Après le DHS, la maladie se met à rouler sur un rail de conflit.
Le rail de conflit est un élément de l’arrêt sur image du DHS.

Ex :
L’allergie est une maladie qui suit un rail de conflit.
Si, lors d’un DHS, un chat était présent pendant l’arrêt sur image pris par votre inconscient, alors, le chat réactivera le conflit vécu lors du DHS.
Ce pourquoi, vous développerez des symptômes associés au ressenti vécu lors du choc par la simple présence du chat.

  1. Les programmes archaïques de survie :
Le programme archaïque de survie est une réponse inhérente à tous les êtres vivants en fonction de son histoire de vie, son rang dans la fratrie, sa latéralité, sa culture, etc…que le cerveau va mettre en place pour répondre au DHS.



Ex :
Le camouflage : disparaître dans l’environnement.
L'anorexie
Sens biologique : enlever toutes les formes possibles pour passer inaperçue.

Flairer : pressentir le danger. 
Ulcération de la muqueuse nasale 
Sens biologique : mieux capter les odeurs. Le nez est sec.
En résolution, le nez coule, c’est le rhume.

Devoir faire vite : thyroïde. 
augmentation de la masse de la thyroïde pour faire plus de THS


Donc, selon Hamer, ce que l’individu vit au moment précis du DHS est de toute première importance.
Le ressenti est modulé par plusieurs filtres : nos sens, nos croyances, notre culture, notre grille de conception familiale, notre sexe et notre latéralité ou encore notre âge, etc…

Ex :
Un homme surprend sa femme en plein délit d'adultère :


Le cerveau va alors tout enregistrer de manière inconsciente : la position sur place, la lumière, la musique, les odeurs, l'heure, les éléments présents dans la pièce, etc...
A ce moment précis, les manières de vivre cet évènement peuvent être multiples :
Cela peut être perçu comme :


  1. Une perte de territoire : 
Ressenti : « je vais perdre ma femme. »
Organe touché : artères coronaires
  1. De la rancœur :
Ressenti : « ce n’est pas juste, c'est la troisième fois ! »
Organe touché : vésicule biliaire.
  1. Un conflit de manque :
Ressenti : « je vais devoir vendre la maison, je vais plus voir mes enfants tous les jours. » 
Organe touché : le foie.
  1. Une dévalorisation : « je ne vaux rien au lit, en plus elle fait un truc qu'elle ne m'a jamais fait ! » 
Organe touché : sacro-iliaques L5 et S1et parfois les hanches.



Le conflit n'est pas systématique. Il faut être confronté à une situation inattendue, déconcertante, contraignante.

S’il n'y a pas de conflit alors enfin j'ai l'excuse pour me casser !
Vous l’aurez compris, ce n’est pas tant l’évènement que la manière dont l’évènement a été vécu qui est déterminant lors du DHS.

Pour Hamer, la maladie n'est autre qu'un mode turbo afin de pouvoir trouver une solution à un sur-stress.

Au moment du DHS, le patient rentre dans une réalité imaginale inconsciente : c'est un mode de protection sur des peurs trop grandes. On passe d'une réalité consciente à une réalité imaginale. L'inconscient permet de bloquer à l'esprit un ressenti un évènement désagréable. Il contribue à protéger l'être humain. Si la peur est insurmontable, la conscience passe de la réalité consciente à une réalité imaginale. Autrement dit, même si l’on sait que l’on vit un DHS, on ne sait pas forcément comment l’inconscient le vit.

Loi d'évolution biphasique de la maladie
« Toute pathologie est caractérisée par une évolution biphasique à condition que le conflit ait une solution ».
Une fois le DHS passé, la maladie va se comporter en 2 phases :

  • Phase 1, ou phase active :
Dès l’apparition du DHS, l’organisme passe en mode Turbo ou « survie ». L’organisme va alors s’adapter par des modifications physiologiques pour trouver la solution la plus rapide possible au conflit, au sur-stress. Cette phase est caractérisée par une absence de symptômes bruyants, mais l’organisme, à ce moment, connait une augmentation du rythme cardiaque, de l’hypertension, des insomnies, de la rumination, un amaigrissement…

  • Ensuite il y a une résolution du conflit soit parce que le conflit est dépassé par une action dans le réel (ex : mon boulot m’insupporte, je démissionne), soit lorsqu’il disparait par lui-même (ex : passage en retraite) soit par ma modification de ma perception du conflit (ex : finalement c’est juste temporaire et alimentaire).

  • Phase 2, ou phase de résolution : 
Une fois le conflit résolu, les symptômes apparaissent : c’est lorsque l’on va mieux que l’on tombe malade !!!!Cette phase se caractérise :
  • par une grande fatigue (soit une mise au repos de l’organisme), 
  • par un afflux de sang dans les tissus à réparer (soit une inflammation), 
  • par une évacuation des cellules créées lors de la phase active (soit une infection)

Lors de la phase 2, appelée aussi PCL ou post conflictolyse, il se produit un pic symptomatique court et brutal caractérisé par une augmentation de tous les symptômes physiques et psychiques, cette phase est nommée crise épileptoïde.


Hamer classe les tissus en 4 groupes suivant leur origine embryologique :
  • Selon lui, les 2 premiers vont augmenter de volume, c’est-à-dire fabriquer plus de cellules en phase active puis nécroser en résolution.

  • Les 2 autres types de tissus vont d’abord nécroser et donc perdre leur fonction en phase active puis revenir à la normale en PCL.

Enfin, dans la thèse d’Hamer, les microbes vont accompagner la phase de résolution. C’est-à-dire que les champignons et myco bactéries aident à évacuer les cellules qui n’ont plus d’utilité. D’autres bactéries et les virus réparent les structurent endommagées ou rendent la fonction perdue de l’organe.










Conclusion :
« Toute maladie doit se comprendre comme étant une partie d'un programme spécial de survie, soit un gain de temps, plein de sens, et mis en place par la nature tout au long de l'Evolution ».
La Lecture biologique ouvre une nouvelle compréhension de la maladie et du monde du vivant. Ceci nous amène à rechercher le sens biologique des symptômes inhérents à chaque maladie.
La maladie sera donc divisée en deux phases, avec pour chacune des programmes spécifiques, tissu par tissu.
Pour déterminer le ressenti inconscient du DHS, il est important de comprendre la fonction de l’organe. Il suffit donc de déterminer quel avantage momentané en terme de survie, le fonctionnement de la pathologie apporte à l'organisme.



Enfin, la prise de conscience du fonctionnement de ces programmes biologiques en rapport avec la maladie est un élément important pour la guérison. La pathologie, vue par la lecture biologique n’est plus vécue comme une malédiction fataliste. Et chacun peut reprendre le contrôle des peurs liées à cette dernière !


Vincent Hénault
Béatrice Benoist