Et si nous sortions de nos dépendances affectives?
Nous
avons tous eu une rencontre, où nous avons pensé : je me sens
revivre, sans sa présence je ne serai rien. Je lui dois touts.. Nous
ressentons tous ce besoin d’être compris écoutés et entendus par
nos paires. Cette éternelle quette de reconnaissance fait souvent
naitre des dépendances affectives. Nous allons nous nourrir de ce
que l'autre pourrait nous renvoyer, avec un besoin existentiel. Si la
personne vient à partir tous s'écroulerait. Le paroxysme de ses
relations est cette chimère nommée âme sœur. C'est cette personne
idéalisée dont nous avons le besoin d'identification, notre miroir
en somme, qui serait ce dont nous avons toujours rêver. L’âme
sœur pourrait se définir comme une version de nous mais en 2.0.
En
générale tout commence sur nos blessures, et nos peurs . Je n'ai
pas confiance en moi, je me sens seule, abandonnée. J'ai une image
de moi erronée, peuplée de croyances négatives. Je m'inflige au
matin une auto culpabilisation maladive tel un moine pratiquant
autoflagellation. Je tente d'expier une culpabilité que mes valeurs
erronées jouent à me faire porter jusqu'à courber l'échine. Avec
une certaine rigueur ou un certain besoin, je me répète
inexorablement les mêmes phrases qui m’empêchent d'avancer.
Je
deviens alors aigrie, ou l'être gris, que vous croisez souvent dans
votre miroir de salle de bain, le matin lorsque vous vous répéter :
je suis nulle, je ne vaux rien, je ne sais rien faire.
J'ère
alors dans ma vie sans but, mais pleins de rêves. J'idéalise la vie
des autres en permanence. Je repousse à demain mes projets en me
disant : un jours peut être, moi aussi, j'aurai de la chance
d’être heureux . Je me noie dans un fatalisme ou la
procrastination, la médiocrité et la négativité règnent en
maitre. Le poids de mes chaines est tel que je me sens me sens figer
dans le temps et dans l'espace. Je suis une momie.
Et un beau jours,
cette chance tant espérée me tombe dessus . Coup de magie de la
vie, enfin, je rencontre la personne qui me fait vibrer. Tel Branche,
le troll gris (pour ce qui ont des enfants comprendront) je me sens
revivre.
j'ai des couleurs qui poussent le long de ma colonne
vertèbre et irradie jusque dans mes doigts de pied. Que c'est doux
de se sentir aimée, que c'est agréable d'exister. . Mes rêves se
concrétisent sous la direction de mon partenaire et deviennent des
projets . Je me sens d'une vitalité irrépressible. J'ai les yeux
qui pétille d'un amour pour l'autre dégoulinant qui en ferait baver
une limace devant une salade.
Il
me donne des ailles. Lorsqu'il est là, le monde m'appartient. Je me
sens capable du meilleur.
L'énergie
de mon partenaire jaillit dans mes veines comme la poudre blanche
achetée au coin de la rue. Je me sens une autre personne. C'est ma
drogue mon infini. A travers ses yeux et ses mots je me sens capable
de tout. Je me sens valorisée, je suis forte. Je me sens apte à me
dépasser grâce à ses encouragements, ses valorisations, sa
reconnaissance.
J'ai
enfin l'impression d’exister. J'ai tellement confiance en l'image
qu'il me renvoie que je me sens capable de faire le tours du monde.
J'ai l''univers au bout des doigts. Il m'apporte tout ce que je ne
pouvais espérer, toutes les teintes de mon rêves sont à portée
dans mes yeux. Cependant telle une droguée, je sens déjà le piège
se refermer sur moi - Qu'il est bon d’être ensemble. C'est ma
dose, mon héroïne., jamais l'un sens l'autre. S'il n'est pas à mes
cotés, je retombe dans cette peur de ne plus exister. J'ai besoin de
ses compliments de cette palette de couleur qui nuance ma vie qui lui
donne un sens.
Sans
m'en rendre compte, je me suis passée des menottes invisibles. Je
fais tout en fonction de lui. Son avis m'importe tellement, que je
n'en est plus. Mon identité tout entière dépend de ce que lui me
renvoie. Je suis dans une demande permanente. Une dépendance s'est
crée qui sera d'autant plus forte que je dépends de lui sur de
nombreux facteurs : (confiance en moi, argent, entourage etc.)
Cependant,
j'ai des obligations professionnelles familiales et amicales. Lui a
des désirs que je n'ai pas et qui deviennent de plus en plus
difficiles à assumer. Je deviens tiraillée entre mes propres
valeurs et mon besoin de répondre à ce qu'il me demande. Une
cassure commence à se faire. Les conflits, les non dits deviennent
monnaie courante. L'atmosphère est de plus en plus électrique
Jusqu'au
moment où les liens se brisent. La chute est vertigineuse. Tout
s'écroule. je m'enfonce dans les précipices de mes
tourments..Ma vie n'a plus de sens. Tout redevient gris, noir, sale.
Je n'ai plus goût à rien. Je reprends ma boucle
d'autodévalorisation.
Et
puis …. Je touche le fond.
Je
suis une camée errante dans une rue vide de sens, avide de sentir un
peu de reconnaissance dans le regard des autres. Comme une droguée à
ce besoin d'exister d être reconnue je me perds dans des expériences
avec l'Autre plus déprimantes les une que les autres. Je vais avoir
deux solution : sois je cumule les expériences, je recherche de
la couleurs dans des chimères, des paradis artificiels sans jamais
m'exposer de peur de trop souffrir, Soit je repousse tout. Le sevrage
fait mal et la peur de trop souffrir m’empêche de m'engager. Je me
sens incomprise et rejetée.
Et
un beau jour, pour plusieurs raisons, j'ai une révélation. Je peux
procédé à un travail sur moi, une lecture, un amis, un thérapeute
m'invite a découvrir m'a « boite à JE » ; ce sont
tous les outils positifs, les croyances, les valeurs, les expériences
de vie sur laquelle je me peux me baser de manière objective. Ce
sont des critères d'auto évaluation destiner à me situé, à me
valoriser, toute seule sans dépendance. Au lieu de demander à
l'autre de peindre mon monde de la couleur que je souhaite, je vais
commencer à découvrir que j'ai mes propres pinceaux. Je vais donc
pouvoir ajouter de la couleur à ma propre vie sans dépendre des
autres. J'ai mes propres outils de valorisation et de reconnaissance.
Je ne vais donc pas être dans le besoin de rechercher le regard des
autres. Mes objectifs sont dessinés en fonctions de mes propres
valeurs, qu'importe si cela déplait.
Je
vais donc pouvoir m'affirmer. Je m'identifie à un système de valeur
qui est le mien. Les autres seront dans la capacité de gravité
autour de moi, et cela ne sera plus l'inverse car je n'aurai plus
peur d’être séparer ou rejeter. Je vais échanger mes pots de
couleurs sans avoir peur de me faire voler ou d'être redevable. Le
partage sera le maitre mots pour sublimer nos qualités. En me
positionnant pour moi, je n'ai plus besoin de l'approbation des gens
qui m'entourent et je vais pouvoir m'accorder le droit de décevoir
et de dire Non. Plus la dose de dépendance affective, de recherche
de reconnaissance est importante plus nous sommes la proie des
pervers narcissiques mais aussi potentiellement dans certains cas
d'en devenir un. En transformant mon univers, mon monde va changer.
Je ne me sentirai plus attaquée, n'aurai plus l'impression de devoir
me battre pour être reconnue, je n'aurai plus le sentiment d’être
en trop. Les nuances vont s'aciduler et le regard que je porte sur
les autres et sur moi même va s'adoucir. Je vais enfin pouvoir
assumer mes actes, sortir de la victimite, et ne plus être sur la
défensive. Nous parlons souvent de cercles vicieux de spirales
infernales. Il ne tient qu'à nous de faire des boucles positives.
Et
c'est ainsi que j'ai gagné ma liberté.