jeudi 11 février 2021

éthique thérapeutique

 L'Ethique thérapeutique


Un jour un de mes maitres m'a dit : « arrête de faire un soin. Sois le soin. »


Bonjour, je vous propose une dissertation de deux heures, et de deux copies doubles sur ces quelques mots. Il m'a fallu quelques heures, quelques jours ou en réalité plusieurs mois ou années pour comprendre ces quelques mots qui ont souvent raisonnés dans ma tête. C'est quoi le mode d'emploi ? Comment peut-on être quelque chose que l'on est censé réaliser... commettre être et ne pas faire ? Suis-je « censé » ou bien « sensé » ou bien « sans ai » ou encore « sens est » être le soin ?

On repart sur 4 heures de dissertations et autant de pages. Oui, mais si je suis,qui fait ? Cela vient d'où ? Mais alors il y a un truc plus grand ? On ne voit pas les petits cailloux laisser sur le sentier comme un post qui dit : « le thérapeute ne guérit pas, il « prend soin ». c'est le vivant qui guérit. Le thérapeute n'est là que pour mettre le patient dans les meilleures conditions possibles pour que le vivant agisse et que la guérison advienne »

Trois années et et quatre mois et d'innombrables questions intermédiaires, aucune réponse ne semblait germer...Voilà ce qu'est le chemin de l'initiation... une phrase, une ouverture, le néant, et tu te démerdes. « Vincent quand tu penses, tu n'es pas... tu refroidis » mais Merde putain ! T'es chiant à la fin ! ça veut dire quoi ça encore ???! Alors on cherche... et plus on cherche, plus on se pose des questions, plus on peur et plus.... non non on n'avance pas. Alors on réfute. On oublie ou du moins on veut oublier. Et un jour, alors que la phrase est perdue dans la tête, elle revient mais d'une autre manière. Elle ne fait pas évidence... Elle est l'Evidence. Ne fais pas un soin, sois un soin . « Sois un soi Un ». Merci, mes recherches diverses qui ne semblent pas faire de sens de Spinoza à Tolle, en passant par Dispenza et Matthieu Ricard avec un détour par Patrick Burensteinas. Ces auteurs n'ont rien à voir, en parfois. Et puis, j'oublie ce qu'ils m'ont enseigné. Et un jour, alors que je peins, que je cours en forêt,que je suis simplement à ce que je fais, née l'Evidence. Soin = Sois un. Sois un avec quoi ? Sois Un avec ton patient ? Alors j'ai essayé mais comment faire quand il était volatil... la langue des oiseaux ne suffit pas alors. Peut-être que faire Un c'est avec moi même... quelques années pour unir les parties de moi semble facile dans le milieu professionnel. Cela ne suffit pas pour autant. L'Ego, le Mental est encore là. Je veux encore bien faire. Je veux encore faire pour être et je ne comprends toujours pas comment Etre pour faire. Sois Un, merci Don Miguel Ruiz, Annick de Suzenelle pour l'enseignement dont je n'ai pas été assidu. Sois Un avec la Vie. Sois Un avec la Lumière (merci Lucile). J'ai eu du mal à comprendre que la Lumière, la Vie, Dieu c'est l'Amour.... Merde encore un grand concept. L'Amour de moi, de l'Autre, de la Vie. Sois Un c'est ne plus être là et Etre dans Tout. C'est écrouler l'Ego, ne plus vouloir, ni pour moi, ni pour l'autre et gouter à la Sagesse de la Vie, à sa Justesse. Comment savons-nous que nous sommes dans l'Amour ? Uniquement lorsque nous n'avons plus de jugement. Le jugement nous sépare, le Juge-ment tout le temps car il vient de notre mental. Il nous individualise. C'est normal, le jugement vient de l'Ego. L'Ego c'est notre mental, nos conditionnements, nos enfermements, ce que nous pensons de nous et du monde avec des oeillères. L'Ego nous divise et on en oublie que nous appartenons tous à un grand tout, que nous avons toujours été connectés. L'Ego c'est le « Moi je suis mieux ». Et j'en oublie que j'ai les mêmes besoins que mon voisin car je suis... pareil. En réalité, je suis lui. Je ne fais qu'un. Si chaque atome garde la trace, la liaison de tous ses contacts, et que nous venons tous de cette incroyable explosion de la création de l'univers... le Big bang... ba alors je suis relié par tous mes atomes, à tous les atomes de mon voisins et de l'Univers. Je ne suis pas séparé. je suis connecté à lui... et si j'appartiens à une grande matrice comme veut nous le faire croire la physique quantique alors je suis lui. Je vibre avec lui, je danse avec lui. Comme je l'ai déjà verbalisé, je suis une cellule du monde comme un hépatocyte de mon foie, et bien qu’éloigné d'une cellule musculaire du pied, je fais partie d'un même ensemble. Alors si je ne pense qu'à ma fonction de stoker du sucre sans penser au besoin de la cellule musculaire à l'autre bout de l’organisme, je fais bugger le système... Si je ne pense qu'à moi alors le système du voisinage, ou de l'humanité, ou de l'écosystème terrestre, risque de dysfonctionner... être le « soi un », c'est donc taire mon Ego, le mettre à bas. Mon avis, mon identité, mes enjeux s’effondrent... nous rentrons dans une autre dimension, améliorer l'humanité... en toute modestie, certes, mais cela nécessite de prendre part à des jeux plus grands que nous, au delà de moi, de mon patient. L’impact est plus large... Matthieu Ricard appelle cela l'Amour Altruiste.

Le Soi Un nécessite aussi de contacter les fores de Vie, celles qui ont toujours su s'adapter, évoluer et trouver toujours plus de ressource. Alors non, je ne fais rien quand je pratique. Maintenant je l'avoue, je suis un ; Un avec la personne en fasse, Un avec son bourreau, Un avec contexte sociétal, l'environnement familiale de chacun, Un avec la Nature qui me recharge, Un avec le Vie. Merci Amaho, j'ai détesté ton livre... du moins au départ. Je ne suis ni bon, ni mauvais, ni intelligent ni bête, ni joyeux, ni triste, je suis la Vie. Je me laisse juste transpercer par Elle. Cela vous paraît bizarre ? Génial à moi aussi au départ. Cela attisera votre curiosité comme la mienne a pu être piquée. Il ne faut pas le mentaliser, L'Ego n'aime pas ces principes. Il faut le vivre. 

Il y a peu, j'ai assisté à la cérémonie de crémation de ma Maman bis, ma collègue. Son gendre m'a appris ce qu'est un « Soi Un » dans un moment de douleur. Son gendre est chanteur. Il arrive devant le cercueil de sa belle Maman, et quand il ouvre la bouche pour chanter, il rentre dans une transe. Il est Un avec la musique, l'art, sa belle Maman et la douleur de tout le monde. Il est là, en étant ailleurs. Il transcende ce qu'il vit en se connectant à la Vie. Il transe-cendre (au delà des cendre) Alors il danse, il chante, il tape dans les mains. Que c'est beau, émouvant. Ce n'est plus lui... c'est la Vie qui le traverse. Il est « Soi Un » avec Elle.... Puis la musique s'arrête. Et il regarde le cercueil. L'Ego revient, la douleur, la souffrance aussi. Alors, il pleure...

Soi Un avec la Vie pour te Gai Rire. Connecte toi à la vie pour sentir la Vie. Alors comment on fait pour se soigner. Ba encore une fois la langue des oiseaux a tout prévu. Pour Gai Rire, il faut se Soi Nier. Oublie qui tu es, comment tu te définis. Tu n'es pas tes croyances, pas ce qu'on t'a dit, tu n'es pas ton boulot, ton rôle social ou ton identité familiale. Tu n'es rien en soit, même pas un minuscule gain de sable au milieu d'une plage. Effondre ton Ego, tes enjeux (jeu – en, le Je à l'intérieur de moi, si c'est pas l'Ego ça!!!). Alors seulement tu seras la plage, l'Océan le Ciel et tout le reste. Et tu verras, la Vie est simple. Ainsi tu pourras revenir sur le présent et rire ni de ton passé, ni de ton futur seulement de ton présent. La Vie est (un) Présent. Le Soi Nier ce n'est pas s'oublier complément. Il s'agit de prendre conscience que nous appartenons à un Grand Tout. C'est se connecter aux autres. C'est s'ouvrir au changement et changer. C'est s'offrir à l'Inconnu. Soi nier c'est faire les choses avec le Coeur dans l'interêt des autres et d'expérimenter que le don nous permet de récupérer au centuple (C'était marqué dans la Bible). L'effondrement de l'Ego permet de souhaiter le meilleur à notre ennemi. L'Amour altruiste bouddhiste nous invite à souhaiter que tout le monde trouve son antidote à sa souffrance dans l’intérêt que l’humanité. C'est ainsi que je vois l'action de Soi nier. Mon avis n'importe pas, il faut que chacun trouve son antidote à sa douleur.... c'est le renoncement de l’imposition. C'est une proposition, un don de la Vie par soi... sans volonté. 

Lorsque le patient sort de son tumulte et sort de son Ego et qu'il peut de connecter à la Vie alors on sent un changement énorme. Il n'est plus lui, il est juste « ni est ». Alors il renait avec la conscience que ce qu'il a vécu est connecté à plus grand que lui. Son égo s'effondre aussi. Un sens jailli. Alors souvent il « sous ri » - le rire du dessous. Il ne manque alors pas grand chose pour gai rire. Il faut juste le gonfler, trouver du positif à tout cela. Et comme dit Coluche, on peut rire de tout mais... on peut rire de tout quand la Vie danse avec nous.


Pour revenir, l'Ego nous fait penser qu'il faut faire. Que c'est moi et le moi qui doit « fer » fini en prison des fers. L'égo nous « en- fer-me ». L'égo me ferme à l’intérieur de moi. Je suis alors brancher sur la souffrance de mon égo. Je l’alimente en permanence, le nourrir et lui donne raison. Tout l'art de notre « guerre is on » et de faire la guerre à ce dernier. La guerre unissons. Il faut alors sortir de la dualité à l'unité rentrer dans le divin, le Di qui devient Un. La personne qui me fait du mal à la même violence que j'ai en moi. L'un en mode positif : vers l’extérieur, l'autre en mode négatif : vers l’intérieur. Alors elles se confrontent et se confortent mutuellement (une lettre change fortement le sens). Et cela fait mal. Je reproche alors à l'autre la violence que je m'inflige. Quand nous arrivons à reconnaître que nous portons la même souffrance alors un point d'union se crée. 

L'analyse des interactions comportementales nous permet alors de comprendre les comportements qui engendrent ces interactions pour en prendre une responsabilité et ainsi, il n'y a plus de dualité. Juste un lien de causalité . On rentre dans l'union même avec notre bourreau. (je sais que cela peut être difficile à entendre, cf chapitre sur le Pardon). C'est ce moment d'union qui permet le pardon... uniquement celui là. Et ainsi, si nous le voulons chacun reprend sa part - sa part de responsabilité, de fierté ou de honte, s'il le souhaite. 

Se Soi nier, c'est aussi considérer que ma petite souffrance à surement déjà été visitée et dépassée par d'autres avant moi. Je pourrai alors m'unir à eux pour obtenir le consulatum – seul dans la solitude, et en trouvant mon antitode. Si certains en ont trouver la force de dépasser alors pourquoi pas moi ? 


Pour moi, un soin passe par la prise en compte de l'individualité, celle ci met en avant une douleur, une souffrance et des larmes. Il nous faudra alors recueillir cette pluie de larmes, pour arroser le composte de nos vie et planter de nouvelles graines. La Vie fera le reste et de jolies fleurs jaillir bientôt. Nous prendrons alors conscience que tout est Juste. Guérir c'est à dire être heureux et rire avec le cœur de ce que nous avons vécu, participe à l'améliorer de ma vie, de mon avenir, de ma progéniture, et de l'humanité (si si, un petit peu) car si je parvient à accepter mon offenseur avec l'amour, la vibration de l'humanité augmente. Si je continue à lui en vouloir, j'entretiens la colère en moi, qui rejaillira sur mes proche (cf article sur pardon). Guérir est alors un acte altruiste. 


Maintenant vous savez pourquoi quand vous me dites  « Merci pour ce que vous avez fait », je vous réponds « moi ? J'ai rien fait, merci ». Car ce n'est ni moi, ni vous qui avons fait quoi que ce soit. Nous avons mis juste les conditions nécessaires pour observer les miracles de la Vie, l'Amour, la Lumière. Mon rôle est juste de vous montrer la fenêtre, le votre de l'ouvrir... Le reste se fait tout seul... Là et le miracle 



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